Née de la volonté de manifester un échange entre la jeune création artistique française et la communauté
locale de Miami, l’exposition expatriée à l’Alliance Française de Miami présentera les travaux
du plasticien Gilles Gerbaud. Cette exposition fera écho à l’exposition personnelle de l’oeuvre de Gilles
Gerbaud à l’Espace Van Gogh de l’IUP AIC d’Arles, qui a eu lieu au mois d’octobre dernier.
© Gilles Gerbaud, Raphaël Chipault, Le coureur, 2006, tirage jet d’encre, 100 x 80 cm
Courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris, France
Courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris, France
Né à Paris en 1967, Gilles Gerbaud est représentatif de la jeune génération des artistes
français. Il est représenté par la galerie Françoise Paviot à Paris. Riche d’une formation hétéroclite,
il traite le médium de la photographie tout en s’inspirant de la sculpture et de l’architecture ; la photographie
alors envisagée devient Image. Le regard n’est plus dans l’identification mais dans une
appropriation de l’objet. A la fois personnel et original, le travail de Gilles Gerbaud touche au quotidien
captant ainsi le regard du spectateur.
Son premier travail a été réalisé à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris où il
a souhaité témoigner de sa perception de l’espace en référence à l’art minimal. Il s’agissait d’effectuer
une prise en charge de l’espace architectural, de dépasser le stade de l’objet, de transporter le
geste artistique au-delà de l’atelier où il a travaillé sous la conduite de Jeanclos et Pierre Buraglio.
Ses recherches l’ont conduit à créer toute sorte d’objets-outils qu’il fait intervenir pendant la durée
des prises de vue. En effet, celles-ci étant de longue durée, elles lui permettent d’agir à l’intérieur de
l’image. Il mit au point ce qu’il appellera plus tard un « char à lampe », permettant de créer et de
matérialiser différents tracés lumineux.
Après cette période consacrée à intervenir à l’intérieur des bâtiments de l’Ecole, il a intégré
d’autres espaces en extérieur, ce qui a été l’occasion d’enrichir ce processus avec des éléments
récoltés sur place au fur et à mesure de ses interventions. En Angleterre, sur un terrain de sport,
c’est un écran utilisé par les joueurs de Cricket qui a complété son panel d’objets-outils. Cet écran
lui paraissait intéressant car il introduisait la notion de surface plane lui permettant d’investir un
paysage vide en y construisant des évocations d’architecture. A Trappes, ce sont les tracés au sol
d’un parking qui s’offraient comme des plans grandeur nature à projeter dans l’espace. Ce même
parking utilisé comme place de marché révélait le cageot comme un élément de construction. De
nuit, il déplaça plusieurs fois ces cageots pour les multiplier sur une même image et rappeler ainsi
une des fonctions du lieu pendant le jour, celle de marché.
© Gilles Gerbaud, Parking de la Mairie, 2006, tirage jet d’encre, 100 x 80 cm
Courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris, France
Courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris, France
Dans le cadre d’une importante commande pour la ville de Choisy-le-Roi, il fut amené à intégrer
la couleur. Pour cela il a choisi d’utiliser une pellicule lumière du jour qui exalte la coloration
artificielle de notre environnement la nuit par l’éclairage public. Gilles Gerbaud investi un lieu neutre
sans le promouvoir ni le dévaluer. Il se l’approprie afin de réactiver notre regard sur ce No man’s
land urbain.
L’évolution de sa réflexion l’a conduit à appréhender l’espace rural. Les traces d’appropriations
sont d’un autre ordre : le bricolage revendiquant une individualisation de l’espace se confond
avec les nécessités d’aménagement du territoire. Bien que sur des zones frontières, entre ville et
campagne, à caractère industriel ou commercial, il observe des formes gratuites d’investissement
des lieux. Cette observation s’est caractérisée lors de travaux sur des éléments tel qu’un poulailler,
un tabouret, un assemblage de tôles et de palettes pour former des bancs.
la couleur. Pour cela il a choisi d’utiliser une pellicule lumière du jour qui exalte la coloration
artificielle de notre environnement la nuit par l’éclairage public. Gilles Gerbaud investi un lieu neutre
sans le promouvoir ni le dévaluer. Il se l’approprie afin de réactiver notre regard sur ce No man’s
land urbain.
L’évolution de sa réflexion l’a conduit à appréhender l’espace rural. Les traces d’appropriations
sont d’un autre ordre : le bricolage revendiquant une individualisation de l’espace se confond
avec les nécessités d’aménagement du territoire. Bien que sur des zones frontières, entre ville et
campagne, à caractère industriel ou commercial, il observe des formes gratuites d’investissement
des lieux. Cette observation s’est caractérisée lors de travaux sur des éléments tel qu’un poulailler,
un tabouret, un assemblage de tôles et de palettes pour former des bancs.
© Gilles Gerbaud, Le poulailler, 2005, dessin, feutre, acrylique sur papier recyclé, 32 x 32 cm
Courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris, France
Courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris, France
Chipault. Celui-ci a une pratique de la photographie en studio, notamment par l’atelier de reproduction
des objets d’art au Louvre. Gilles Gerbaud a continué à accompagner ces documents de dessins
d’observations réalisés à partir de ces objets. Il s’agit d’en observer le génie constructeur mais
aussi l’absurdité. Depuis 2005, les deux artistes mènent une recherche commune sur les objets ordinaires,
usuels, non industrialisés qui a abouti à un ensemble de dessins et de photographies : séries
d’actes croisés, de retournements et de détournements qui posent l’objet hors de son contexte,
hors de son lieu, pour l’identifier à une forme originelle, à une fabrication fragile, hâtive et unique.
Le dessin trace les contours sans cesse recommencés, tâtonne, décale, repositionne, multiplie les
possibilités de construire et de regarder. La photographie, elle, assigne une place. Elle dit ce qui est
là et introduit un déplacement de l’objet vernaculaire à un objet muséal ; ce dévoilement est donc
un retournement, une perturbation de la chose vue. Au milieu de tout cela, un homme court. Course
effrénée, déplacements et replacements fragiles, hasardeux.
Lien vers de la page de l'exposition à l'Alliance Française à Miami